Comme vous le savez, cette année au Paléo le thème du Village du Monde est « Les Pays Celtiques ». Pour l’occasion, les stands de nourriture proposent des plats traditionnels tels que fish’n’chips, galettes bretonnes, différentes spécialités de poisson et de fromage et même le fameux Haggis, la panse de brebis farcie.
Niveau boissons, de l’hydromel est proposé mais c’est la bière qui est à l’honneur avec bien sûr la Guinness et aussi d’autres marques celtiques telles que Kilkenny, Irish Pale Ale ou encore la bière au miel de Barbãr.
Côté infrastructure, on note l’érection de la Tour Vagabonde, imposante construction de trois étages abritant la scène (toute petite) de l’Escale ainsi que le Mac Palmer’s Pub. Ouverte en son centre, les deux étages supérieurs en sont presque réduits à ne servir que de balustrade pour pouvoir contempler avec un angle nouveau le rez, son pub et sa scène, créant une atmosphère qui respire l’authenticité et la convivialité.
Mais c’est surtout de par ses artistes que brille ce Village du Monde.
Ce mercredi, c’est Happy Ol’McWeasel qui a ouvert le bal : du punk rock qui crache. Vif, tranchant, efficace.
Viennent ensuite les Red Hot Chili Pipers. Attention à la méprise puisqu’il ne s’agit pas du groupe de funk rock américain mais bien d’un quintet écossais jouant du « bagrock », comme ils le nomment. Comptant sur scène une batterie, une caisse claire, une guitare, une basse et trois cornemuses, ces joyeux lurons reprennent des titres mythiques du rock, à leur sauce.
Mais loin d’avoir l’air réchauffés, ces derniers prennent un coup de jeune et sont polis à neuf par le travail de réinterprétation fourni en amont. De « Thunderstruck » d’AC/DC à « We Will Rock You » de Queen en passant par « Starlight » de Muse et « Wake me up » d’Avicii, c’est un vaste répertoire de tubes qui nous est présenté, à la manière d’un 2Cellos mais avec des instruments différents.
Ces originaires de Glasgow livrent un show impressionnant, millimétré, fruit d’un long travail de réécriture et de cohésion de groupe, mais n’en portent pas sur eux la marque. On a alors l’impression d’assister au spectacle d’une bande de copains qui auraient préparé quelque chose ensemble secrètement depuis des années et qui se produiraient pour la première fois avec la banane jusqu’aux oreilles, heureux de pouvoir enfin livrer l’énergie que dégage ce show.
Ponctué d’interventions « hors reprises » comme un duel de tambours entre le batteur et le joueur de caisse claire, c’est un spectacle très rythmé et vivant, voire presque comique parfois qui ne vous laisse pas vous ennuyer un instant.
Pour clôturer la soirée du côté du Dôme, c’est l’espagnol Carlos Nùñez qui a conquis le public avec une démonstration abasourdissante de talent, mêlant musique actuelle aux influences hispaniques et musique celtique.
Flûte, ocarina, cornemuse : l’homme est un maestro. Mais loin des virtuoses du piano se produisant seuls face à une salle comble, l’artiste tire lui sa force de son entourage. Un batteur-percussionniste de talent, une époustouflante et complètement décalée joueuse de tambour-jongleuse en kilt, un trio de cornemuse ou un invité surprise claquettes-violon de prodige, la scène n’a jamais semblé vide. Surtout que dans un élan de convivialité exceptionnel, il a convié plus d’une quinzaine de personnes du public et des coulisses à la rejoindre sur scène pour danser, cristallisation de la générosité scénique de ce grand homme. On a alors vécu un petit moment privilégié, une bulle de fraternité ; nous dans le public, lui sur scène, nous sur scène, lui dans le public, au fil des danses et des chants, envoûtés par le lyrisme de sa flûte, savant artisan et grand chef d’orchestre de ce bal dansant hors du temps.
Gary Domeniconi