Denez, chanteur et compositeur breton revient à Paléo 18 ans après sa dernière visite. Ses compositions métissées entièrement acoustiques voyagent des thèmes celtiques aux tsiganes, en passant par des influences grecques, slaves et yiddish. Retour sur son parcours et sur sa performance.

 

Denez Prigent grandit en Bretagne où il est profondément marqué par la beauté des paysages de l’île de Batz à l’horizon, qui l’inspireront dans un élan artistique et par une découverte : le breton. Il est émerveillé par les sonorités de cette langue qu’il étudiera longuement. Lorsqu’il accepte le défi osé de chanter à cappella en breton des chants traditionnels en 1992, il crée un véritable phénomène qui lui ouvrira les portes du succès. C’est à ce moment-là qu’il décide d’incorporer des sons électroniques à sa musique traditionnelle dans un second album, qui enthousiasmera le public ainsi que la presse, et qui lui permettra de venir pour la première fois au Paléo Festival en 1998. Rappelons d’ailleurs que cette 23e édition accueillait également des artistes encore présents cette année, comme Louise Attaque et Jean-Louis Aubert.

Suite à son troisième album, Denez s’essaie aussi à la musique de films, en collaboration avec des réalisateurs tels que Ridley Scott pour la bande originale du film « Black Hawk Down », Jacques Malaterre dans le documentaire « L’Odyssée de l’espèce » et Olivier Dahan pour la B.O. du film « Les Seigneurs ». Suite à la sortie de son quatrième album en 2003, Denez fera une longue pause consacrée à l’écriture, les voyages et l’expérimentation musicale pendant plusieurs années. C’est en 2015 qu’il reviendra sur le devant de la scène avec son dernier album « An Enchanting Garden », dans lequel il déstructure complètement les codes des musiques traditionnelles, pour les réassembler à sa façon.

Et c’est ainsi qu’il est arrivé jeudi soir au village du monde : accompagné de 6 musiciens et d’instruments venus du monde entier. Au rythme du cajon andalou se mêlent les sons orientaux du duduk arménien, ainsi que des flûtes irlandaises, du violon, de l’accordéon et de la guitare à douze cordes. En tout cas, Denez est un digne représentant du village du monde cette année et des divers régions qui y sont représentées puisqu’on les retrouves toutes dans la musique de Denez, qui mêle ses chants bretons à une grande variété musicale. Et on ne s’en rend pas compte que dans les instruments ; les changements d’ambiance entre les chansons sont eux aussi très marqués. Denez est capable de faire passer l’atmosphère de son concert d’un moment de chant a cappella presque planant à une danse celtique enjouée, et son public le lui rend bien. A mesure que le concert démarrait, les familles, les jeunes et les moins jeunes affluaient avec curiosité vers ce personnage tantôt envoûtant, tantôt festif. Un beau moment de partage sur et devant la scène du Dôme en ce jeudi soir.

Sois le premier à partager :