Husbands fait un carton en ce moment. Sortis tout droit des groupes Oh! Tiger Mountain, Kid Francescoli et Nasser, ses membres sont les acteurs d’une pop électronique fraîche et énergique. Vous vous demandez peut-être d’où peut bien venir le nom de leur groupe. Cinéphiles, les trois “maris” se sont inspirés de Husbands, film de John Cassavetes sorti dans les années 70. Basse, synthé et micros au vent, les trois musiciens se sont probablement reconnus dans l’expérience des trois protagonistes du film, partis s’éclater pour se détacher momentanément de la réalité. 

Lovée dans un canapé blanc confortable, c’est dans les backstages du Club Tent que j’ai eu l’occasion de rencontrer un groupe qui a démonté la baraque lors de son passage sur scène. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister au concert, je vais résumer: Simon Nasser a fait claquer ses beats rythmés derrière son synthé. Mathieu Poulain, le chanteur à la voix éraillée, a brillamment réussi à entrer en lien avec le public. Sous les feux des lumières colorées, ce dernier se déchaînait avec enthousiasme sur le rythme endiablé des musiques pop-rock-électro composées par Mathieu Hocine. Citons comme exemple Dream, énorme succès sur le web depuis 2013, dont le titre ne vous est probablement pas étranger. Si c’est encore le cas, je vous conseille vivement d’aller jeter un oeil sur la toile. Leurs textes efficaces, leurs rythmes d’un enthousiasme communicatif et leurs clips réalisés par des artistes consciencieux (à savoir Cauboyz, association nancéienne d’un graphiste et d’un photographe) ne vous laisseront probablement pas indifférents.

Ayant créé leur groupe pour le plaisir de la musique, découvrez l’interview exclusive de ces trois boules d’énergie qui nous parlent de leur musique et leurs envies.

Fréquence banane: Pourquoi avez-vous décidé de faire de la musique?

Simon Nasser: Depuis tout petit, j’ai été fasciné par les groupes en concert et leurs vidéos.

Mathieu Hocine: Moi, c’est surtout ma mère qui jouait du piano chez moi.

Mathieu Poulain: Moi, je crois que je n’étais pas assez bon dans le sport et dans tout le reste… C’est le truc qui me demandait le moins d’efforts (rires).

Fréquence banane: Selon vous, quel est votre plus grand atout en tant que groupe?

Mathieu Poulain: Notre complémentarité. Chacun s’occupe de quelque chose, c’est-à-dire que tous les postes et missions sont occupées. Ces derniers ne sont jamais fixes, mais on occupe bien le terrain. L’entente entre nous s’est faite assez naturellement, elle s’est plutôt révélée à nous, même si ce n’étaient pas des choses évidentes au premier abord.

Fréquence banane: Est-ce que vous envisagez une évolution précise dans votre musique?

Mathieu Hocine: Pas vraiment. Dès le début de l’album, lorsqu’on enregistrait, on s’est dit qu’on allait « y aller » sans vraiment se poser trop de questions, essayer d’envisager les choses au feeling et s’amuser.

Matthieu Poulain: Si un autre style nous plaît pendant que nous réalisons quelque chose, on va peut-être continuer dedans, c’est selon les circonstances. Mais pour l’instant, nous sommes bien dans ce que nous faisons.

Fréquence banane: Quelle est votre plus grande ambition pour le futur?

Mathieu Hocine: Aller jouer à l’étranger! Même si, là, on est déjà à l’étranger (rires). Ca a toujours été, en tout cas pour moi, le Saint-Graal. Nous avons tous, dans nos projets respectifs, joué à l’étranger, mais c’était à chaque fois des one shot, donc des aller-retours. En tant que musicien, le grand rêve est toujours la grosse tournée aux Etats-Unis, en Asie, en Amérique du sud, au Japon, mais une vraie tournée et non un simple festival. L’Europe, c’est bien aussi, mais toute l’Europe, pas seulement les pays limitrophes, l’Espagne, l’Italie, ect.

Fréquence banane: Qu’est-ce qui vous a fait le plus plaisir en tant que groupe?

Mathieu Hocine: Moi, je pense que c’est ce que l’on est en train de faire en ce moment, je trouve que c’est trop bien: faire des tournées, des festivals.

Fréquence banane: L’ambiance festival, c’est quelque chose qui vous plaît?

Mathieu Poulain: Moi, j’adore ça! On en a tous faits quand on était plus jeunes. Mathieu (NDLR, Mathieu Hocine) avait même déjà été à Paléo quand il était plus jeune. Ce fil ininterrompu de musique, de gens, de bouffe, de bière et de soleil, ça me plaît, évidemment.

Mathieu Hocine: Du soleil, et de la boue, parce que ça va toujours de pair (rires).

Fréquence banane: Et ça vous inspire de voir les autres jouer, vous découvrez de nouveaux styles parfois?
Mathieu Poulain: On essaie toujours d’aller faire un petit tour à chaque fois que nous sommes dans un festival si nous avons le temps. Chacun fait un peu sa petite sauce. Certains jours, nous n’avons pas le temps mais, aujourd’hui, nous avons le temps d’aller faire notre petit tour.

Mathieu Hocine: Il y a toujours des trucs à voir chez les autres, sur la façon dont ils sont sur scène. C’est toujours enrichissant.

Fréquence banane: Vous avez joué dans beaucoup de festivals jusqu’à maintenant ?



Mathieu Hocine: Paléo, c’est l’un des plus gros.

Mathieu Poulain: C’est l’été, il y a beaucoup de festivals, c’est aussi une manière différente d’écouter de la musique parce que les gens en écoutent beaucoup durant toute la journée. Mais dans un concert, voir des gens qui sont venus dans une salle uniquement pour te voir, c’est drôle. Alors que dans un festival, tu as toute une partie des gens qui ne te connaît pas, qui ne fait que passer.

Fréquence banane: Pourquoi avez-vous décidé de venir à Paléo Festival cette année?

Simon Henner: Parce qu’on nous l’a proposé! On décide pas forcément nous-même, on a parfois des propositions pendant une tournée.

Mathieu Hocine: C’est dans le cadre de la tournée pour notre album. On connaît bien Montreux.

Mathieu Poulain: Toi, tu as joué avec Nasser (NDLR, Simon Nasser avec son ancien groupe) et toi, tu as joué avec Oh! Tiger Mountain (NDLR, Mathieu Poulain avec son ancien groupe). Nous avions joué à Montreux aussi avec nos anciens projets. Depuis, nous avons croisé le programmateur de Paléo sur l’un de nos concerts de Husbands.

Mathieu Poulain: Paléo, c’est pas le festival pour lequel tu décides de jouer, c’est le festival pour lequel tu espères jouer.

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