Mehdi Benkler, Une Photographie Sonore

Le Paléo Festival propose, dans les hauteurs de la plaine de L’Asse, la “Galerie”. Un centre artistique dans lequel on y retrouve cette année l’exposition du talentueux Mehdi Benkler. Cette galerie d’art, au milieu d’un festival, sous son aspect improvisé, n’en est pas moins réfléchie et bien agencée. Il s’en dégage en effet une atmosphère feng-shui, où l’air, tout comme les amateurs d’art, y circule librement. La facilité du déplacement permet donc a l’observateur de tourner sur lui-même pour regarder toutes photographies l’entourant jusqu’à en avoir des vertiges. Puis, il y a ces draps noirs qui recouvrent les murs de la galerie et qui tamisent la luminosité du lieu,  propice dès lors à de longues contemplations silencieuses. L’exposition de cette année résulte de quatre ans de photographies réalisées par Mehdi au Paléo. Le jeune veveysan s’est armé de son “Contax Carl Zeiss” des années 90 pour saisir, en noir et blanc, ces mouvements mystérieusement touchants de la foule ou des artistes avant, après ou pendant leur performance. Il y a, dans sa photographie, ce souhait de pénétrer une intimité, de laisser transparaître une âme derrière ces entités que sont les artistes et la foule dans notre vision moderne. Après avoir travaillé pour le Montreux Jazz Festival, c’est au tour de Paléo de révéler l’incroyable force photographique de Mehdi Benkler, en prenant en considération le travail d’agencement effectué par Melissa Cabras au sein de cette galerie, qui ne manque pas d’intéresser, voire de surprendre. En effet, lorsque la photographie de Tinariwen surplombe celle de Seasick Steve, le contraste en devient saisissant. Ce contraste réside d’ailleurs dans l’inadéquation sensorielle qui se...

The Celtic Social Club

Mais quelle ambiance dans ce village retranché d’irréductibles celtes! On peut facilement passer à côté et pourtant ce serait d’une tristesse infinie que de ne pas faire un tour dans cette petite ville dans la ville, le fameux village du monde CELTE. On l’a déjà mentionné, là-bas la nourriture vous transportera dans les pires fish and ships de Londres ou sur une boulangerie du port de Galway mais le deuxième (et vrai) clou du spectacle (la première restant l’incroyable tour vagabonde qui nous envoie une chaleur de PUB, façon Honeydukes de Harry Potter), il s’agit bien de l’atmosphère conviviale qu’il y règne! Et ceci en grande partie grâce aux généreux “Celtic Social Club” qui ont donné de leur personne et ont mouillé la chemise (qu’ils avaient pourtant au sec, à l’abri du Dôme) pour ravir les petits et les grands, les initiés et les touristes. Qui a dit que la musique celte était ringarde? Certainement pas ceux qui dansaient les pieds dans l’eau ce vendredi soir sur la cadence entraînante du groupe. On connaissait le « Buena Vista Social Club », il faudra maintenant faire avec cette énergie entre tradition et rock. Ses sept membres nous viennent principalement de Bretagne et ils ont su nous montrer que même sous la pluie, on peut amener un rayon de soleil. Ils n’ont pas peur de réinventer et de populariser les classiques et vous surprendront forcément par leur style et leur fraîcheur. Mais bonne nouvelle si vous les avez raté, ils ont déjà fait Paléo, les Vieilles Charrues et n’ont pas l’ambition d’arrêter leur carrière festivalière de sitôt. Au milieu du paysage très pop de Paléo,...
DENEZ fait voyager le village du monde

DENEZ fait voyager le village du monde

Denez, chanteur et compositeur breton revient à Paléo 18 ans après sa dernière visite. Ses compositions métissées entièrement acoustiques voyagent des thèmes celtiques aux tsiganes, en passant par des influences grecques, slaves et yiddish. Retour sur son parcours et sur sa performance.   Denez Prigent grandit en Bretagne où il est profondément marqué par la beauté des paysages de l’île de Batz à l’horizon, qui l’inspireront dans un élan artistique et par une découverte : le breton. Il est émerveillé par les sonorités de cette langue qu’il étudiera longuement. Lorsqu’il accepte le défi osé de chanter à cappella en breton des chants traditionnels en 1992, il crée un véritable phénomène qui lui ouvrira les portes du succès. C’est à ce moment-là qu’il décide d’incorporer des sons électroniques à sa musique traditionnelle dans un second album, qui enthousiasmera le public ainsi que la presse, et qui lui permettra de venir pour la première fois au Paléo Festival en 1998. Rappelons d’ailleurs que cette 23e édition accueillait également des artistes encore présents cette année, comme Louise Attaque et Jean-Louis Aubert. Suite à son troisième album, Denez s’essaie aussi à la musique de films, en collaboration avec des réalisateurs tels que Ridley Scott pour la bande originale du film « Black Hawk Down », Jacques Malaterre dans le documentaire « L’Odyssée de l’espèce » et Olivier Dahan pour la B.O. du film « Les Seigneurs ». Suite à la sortie de son quatrième album en 2003, Denez fera une longue pause consacrée à l’écriture, les voyages et l’expérimentation musicale pendant plusieurs années. C’est en 2015 qu’il reviendra sur le devant de la scène avec son dernier album « An Enchanting Garden », dans...
Jamais Two sans trois

Jamais Two sans trois

Après une chronique dans l’émission du jour, et un coup de cœur, The Two a droit à un article pour ce Paléo 2016. Vous savez ce que l’on dit: “jamais deux sans trois”. Ils étaient réunis dès 22h45 sur la scène du Club Tent, le troisième jour du Paléo, à savoir le jeudi 21 juillet, pour un concert de plus d’une heure, débordant allègrement sur l’ouverture du concert de Massive Attack. “Déborder”, voilà d’ailleurs un verbe qui décrit bien le chanteur majeur du groupe, Yannick Nannette. En effet, la prestation vocale du groupe repose en immense partie sur ce dernier. Garni d’une voix rauque et bien grave, capable aussi de se faire suave, le Mauricien donne corps et âme à la musique du duo. Vous pourrez apprécier cette voix en écoutant l’interview réalisée par Amandine en septembre 2015, à l’occasion du festival du Chant du Gros. Cependant, on ne peut négliger l’apport musical et la présence de Thierry Jaccard sans qui le duo ne serait évidemment plus. L’alchimie établit entre les deux bluesmen ne saurait se produire avec d’autres. Les Two ne se nomment pas ainsi simplement parce qu’ils sont deux, mais surtout car c’est leur philosophie, leur manière, de tout faire à deux. D’autre part, non content d’offrir une prestation musicale tout bonnement épatante, les deux artistes usent d’artifices “naturels” ─ bel oxymore qui définit parfaitement ce que fait The Two ─ pour conserver son public en haleine. Alors que Thierry et son sourire éternel rayonnent sur les spectateurs, Yannick et sa chaleur nous irradient. Autrement dit, le contact avec l’un est plutôt visuel tandis qu’avec l’autre, c’est...

Ode aux Naans

Tout droit venus du stand “Paprika” dans le quartier de l’Orient, ce soir je rends hommage aux naans au fromage qui ont offert le plus beau préambule qui puisse être à la fabuleuse Jain. Merci à Amandine. Merci au monsieur qui décolle ces merveilles de la casserole à température parfaite. Merci à Jain. Merci...